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d'une danse rebelle et passionnée
13 septembre 2012

D'Indicibles Ciolences -Le Temps d'Aimer

Festival le Temps d'Aimer, Biarritz 11 septembre 2012. dans la gazette du festival ces mots :

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Les huit danseurs ont fini la générale, et ils se sont regroupés sur le bord du plateau de la gare du Midi, corps épuisés, souffles courts, tandis que Claude Brumachon descend lentement les marches vers eux. Durant quelques instants, il n’y aura pas de mots entre eux. Puis arrivent les premiers chuchotements.

Dans cette grande salle qui les a vus répéter une dernière fois la veille de la représentation D’indicibles Violences, le chorégraphe les regarde, continue de parler doucement, immobile et arqué au pied de la scène. Un petit geste du bras, sans doute pour corriger l’un des mouvements qu’il souhaiterait voir corrigé. Et toujours ce silence. Ceux qui viennent une heure durant de flageller l’air de leurs corps se tiennent assis, regards fixés vers celui à qui ils viennent de tout donner.

Ce premier volet de la trilogie imaginée par celui qui dirige le CCN de Nantes depuis 1992 a donné lieu une nouvelle fois à “la danse Brumachon”, que l‘adjectif “contemporain” ne concerne plus bien. L’embrassement et l’embrasement des corps, projetés violemment sur la scène pour des figures qui réveillent des mythologies enfouies, cela fait sans doute longtemps que les mots ont perdu la possibilité de résumer ces fulgurances extrêmement physiques, toutes de muscles et sensualité animale.

Sa nouvelle création est volcanique, primale, “avant même le désir, au commencement de l’homme”, confiera-t-il, un peu plus tard. Car pour l’instant, l’homme n’est pas en mesure de contenir l’émotion qui vient de le terrasser. Là, dans ce lieu qui accueillera la première, il vient de “réaliser”. Passant du projet à sa représentation, sous ses yeux. “L’idée de ce premier volet est mettre en scène le plus profond de l’être, avant le formatage et les codes qu’il a à subir. Et ce qu’ont donné les danseurs est tout simplement incroyable, c’est un don de soi bouleversant”, murmure-t-il. Avant de demander “un petit instant”, et de disparaître dans un recoin de la Gare du Midi silencieuse, sous les yeux de sa tribu, tout aussi silencieuse.

Ce va et vient permanent entre la lucidité de la pensée du chorégraphe et sa recherche intense de l’essence humaine est un univers mental balayé par des tempêtes d’angoisse. Mais l’homme revient, confie son émotion d’un “c’est difficile de reprendre contact avec la réalité par la parole”, détaille les deux autres volets en préparation de la Trilogie de la Chair (après cet Archaïsme, suivront le Social, puis le Sacré). L’homme est un infiniment petit vis-à-vis de la puissance de la nature, ajoute-t-il, et la danse est un moyen de reprendre contact avec la profondeur de cet être, à pétrir d’amour, à nourrir d’inachevé et d’harmonie.

Près de lui, le plateau de la générale est littéralement recouvert de la sueur des danseurs, Brumachon en ressent un trouble puissant, comme face à des fluides d’un monde intérieur déchaîné qui aurait été enfanté sous ses yeux, toujours embrumés. “C’est un projet un peu terrifiant, pour moi, terriblement fragile”, confie-t-il, “j’avais besoin d’un soutien, de la possibilité de le jouer une première fois avant Nantes, chez moi, où il va être bientôt donné”.

Il se tait. Réfléchit. Et reprend. “Le Temps d’Aimer de Biarritz était le lieu pour cela… C’est un truc d’humains, je ne sais pas comment vous le dire autrement…”.

Ramuntxo _ _ _ _ _        _ _ _ _ _ _ _         _ _ _ _ _ _ _       _ _ _ _ _ _ _           _ _ _ _ _ _

brumachon pour la Une

MERCI

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