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d'une danse rebelle et passionnée
1 juillet 2010

Icare au Caire

Il est des dépaysements plus impressionnants que d'autres, une immersion dans la tentaculaire capitale égyptienne en est un.
Le Caire, monstre gigantesque, mélange de routes et de rues, d'immeubles et de bâtisses, de mosquées et de boutiques, de bicoques et des voitures. Surtout de voitures, plaies de la planète. Indescriptible agglomérat de carlingues, juxtaposition chaotique et hurlante. Trouver un havre de paix dans cet univers dantesque est un pari.

Rencontre avec Walid Aouni, metteur en scène, scénographe (de Béjard autrefois), chorégraphe. dans un petit théâtre au bord du Nil, trois heures avec un vingtaine de danseur de sa compagnie ; le choc est de taille, nous croyons un premier temps de part et d'autre à une impossibilité, peut-être une incompréhension. Puis Claude donnant l'atelier, le corps s'ouvrent, s'éveillent et se livrent. Je continue passons quelques mouvements de Folie (les balles pour ceux qui connaissent), et là c'est l'explosion d'énergie. Le passage est éclatant. La danse frémit entre nous et eux. Elizabetta et Julien sont avec nous pour danser deux duos.

La représentation a lieu au théâtre Gomorehya ; théâtre à l'italienne aux dimensions modestes et à la forte pente sur le plateau. Accueil stupéfait et (trés) chaleureux ; le toucher des duos, le fait que la fille porte le garçon, l'intensité d'Icare, l'élévation, l'engagement physique ainsi que poétique du danseur  ne laisse personne indemne.

La route pour Alexandrie, étrangement est assez laide. On se demande comment parmi tant de beauté l'homme en arrive à créer tant de laideur. Partout des constructions, des murs, des poteaux, des pylones, des ponts en cours, des industries, des bâtiments rutilants ou en ruines, il y a une logique qui nous échappe. Et l'arrivée dans la ville d'Alexandre surprend. Sept millions d'habitant vivent ici. À l'Opéra nous découvrons un espace superbe, refait il y a quatre ans par un architecte italien, le théâtre est parfait. Au plafond  Puccini, Gounod et Mozart, Verdi et Wagner nous accompagnent ;  étrange mondialisation qui nous ramène en Europe.

Il y a du travail à faire pour motiver un public (mais est-ce qu'il faut le faire ? cela reste une question en suspens.) Dans cet univers surpeuplé, parmi les vieilles maisons aux façades meurtries par les gaz mais qui conservent leur beauté, quelques cent cinquante personnes se déplacent. Ravies au demeurant, estomaquées, interloquées, "j'en veux encore, j'en veux plus, je veux comprendre, participer". Peut-on appeler ça un choc de culture, un échange, une ouverture, un partage, un voyage (pour le public comme pour nous) une découverte (pour nous comme pour le public). On appelle ça une tournée.

avec Icare Julien et Elizabetta on dansé le duo du Piédestal des Vierges et les Paranos extrait du Témoin.

voir l'album photos amateurs et souvenirs.



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