Un Poéme sur les Exilés
de Julien Creuzet
Je peux dire
Qu'île danse devant
La tête d'homme
Qu'île est une masse
Hermaphrodite
Qu'île est l'équilibre,
La brindille au pied du tronc
Je peux dire que j'ai vu
Plus d'une fois
Danser le poids de Rébécca
Qu'île dégouline au
Pied de la porteuse d'eau,
Qu'île se balance lance
Des coups, glisse le bras
Presse le pas
En faisant du sur place
Qu'île fait le tour, se tend
Se rythme finit par être automate,
Autonome
Qu'île est l'exile,
Feuille seul
Pleine de sueur
Seul, il fait l'arbre
En face de la taille
De marbre
Qui penche la tête
Île isole
Homme Poirier
Ondule boussole
Bouge seul
Sur le parquet grinçant
Je peux dire qu'île grimace
De toute c'est force
Mille ballant
Les doigts tremblant.
Qu'exige l'exile,
Délié de troubles gestes
Île se touche le sexe
Se touche le sein
Pose auréolé
Des saccades
Se lèche les doigts
En zigzagues
Les îles sont seules
Au milieu de l'espace
Entre les bronzes, les plâtres,
Les îles sont des corps langues
Des corps souples secousse qui répètent.
En loop à contre-temps
Foudre,
Les bras en l'air
Tape du pied
Fixe des yeux
Tombe à terre.
L'archipel est composé
De grand huit
Homme Noyer
Île rame la mer
De crawl, de brasse folle
Répète des pirouettes.
Pour finir
Pour se rapprocher
Amarrer.
J'ai vu plus d'une fois
Neuf fois
Habillé de noir
Marche lente
J'ai tiré des bord
J'ai scruté.
(J'étais gardien. )