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d'une danse rebelle et passionnée
2 novembre 2013

Septembre étrange...

Un mois de septembre plutôt bizarre ! Une preuve par le réel que la loi des séries exite. On pourrait ajouter le fameux, trop fameux lol, si cette loi des séries prêtait à rire. Mais point trop de rire dans le cas présent. Nous ne sommes pas dans le drame non plus mais on s'en approche.

Les faits : les premiers jours de répétition après l'été au CCNN. Soleil et retrouvailles riment avec rires et plaisir d'un corps reposé, d'un esprit de même et d'un groupe rassemblé. Au programme "Les Coquelicots Sauvages" que nous reprenons pour Transcendanse en novembre et que nous n'avons pas dansé depuis un long moment. 

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Une pièce d'envolée romantique et d'enlacements torride.

Le tapis est glissant et je glisse. Le pied gauche dérape laissant dans l'air un pied droit bien incapable de se rattraper dans la position dans laquelle il se trouve. Le résultat est immédiat et irrémédiable. Le gros orteil vient heurter le sol de plein fouet, de pleine face. On imagine le choc, personne ne s'aperçoit de rien pourtant et je disparais dans la cuisine pour mettre de la glace. Cependant dans ces moments-là on à la conscience extrême de la gravité. Et la radio qui quelques heures plus tard confirme la fracture ne m'apprend rien.

Larmes. Sanglots de bambins à qui l'on apprend la mauvaise nouvelle et qui sans vouloir y croire, ne peut que l'y plier.

Pour l'heure il faut penser, pallier, annuler peut-être. Arcachon qui nous attend pour son festival ! Tananarive qui nous attend pour son festival ! Tulle qui nout attend pour D'Indicibles Violences ! par où commencer.

 

Arcachon c'est trop proche et le remplacement est inenvisageable pour Opulences tragiques. Il faut se résoudre à annuler. L'annulation est pire que le pied cassé. C'est l'esprit amputé, c'est l'irréparable abandon d'un public, d'une scène, d'une pièce, d'un théâtre, d'un projet longuement mûri. Je ne m'y résouds que devant l'impossibilité de trouver autre chose. Nous devions danser sur la plage, devant la mer, la tragédie sublimée des drames antiques. Jason et Médée devant l'océan, on était dans une sorte de retour à la source. La source s'est tarie.

Opulences-15

 

 

Danser sur le sable avec l'air dans la peau, danser sur la sable et le souffle d'Eole dans les plis du corps viendrait carresser les rides du temps marquées sur l'épiderme.

 

Entendre dans la mer qui rugit l'écho du roulement interminé, le son du ressac incessé, celui qui jadis était et qui aujourdh'ui est, encore. 

 

et la danse dans le corps. Le corps qui jadis était. Et qui, nouveau aujourd'hui, tente de dire encore ce qui est ! Le corps est toujours ce qui fait l'Homme. Il est là de tout temps pour raconter nos vies. Le corps dit la pensée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour Madagascar, maintenant, où nous sommes invités au festival ITROTA.

Remplacement de billet, Julien remplace Benjamin et le trio Claude-Steven-Julien embarque dans l'avion quelques jours plus tard. Au programme une représentation des duos que nous (enfin qu'ils) assurerons à trois et un stage pour les danseurs Malgaches.

Mada, une histoire ancienne presque. Sommes venus en tournée en 94. Aïe ! la marque du temps qui n'efface pas grand chose, il semble, puisque le souvenir persiste et insiste. Là-bas aussi ils se souviennent de nous avec émotion et attendent avec impatience. Je me rappelle l'importance de la danse, la force de la troupe, la synergie des musiques et des corps lancés les uns et les autres dans ces danses que nous inventions plein d'une inénarable envie de changer la face d'un monde. La face du monde.

Mada ! Mais je disais la loi des séries ! Donc les danseurs et Claude installés dans l'avion, la ceinture est  bouclée et l'emparquement est pratiquement terminé lorsqu'un des trois est pris d'une crise de coliques néphrétiques. Douloureuse ! Intense ! débarquement obligatoire et solidaires les deux autres suivent. La-bas à Madagasacar ils vont attendre. Benjamin fait le lien, explique et cherche alternative. Que peut-on dire à ces brefs coups du destin. Gaby Saranoufi, la directrice de la troupe et l'organisatrice du Festival comprends bien, malgré la catastrophe que cela implique pour son public. Et nous nous restons, dépités, terrassés, accablés sur le tarmac de Roissy, Paris, TGV et retour à Nantes. Septembre noir, n'est pas terminé.

 

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