Parfois une Hirondelle
L'histoire des corps se raconte dans les corps eux mêmes.
Don de soi que le geste apporte, illusion d'une autre vérité celle d'un groupe qui habite la danse, celle d'une danse qui découvre une troupe.
L'on danse donc. Mais elles sont tellement différentes, nombreuses, parfois contradictoires, parfois antagonistes même, ces danses.
Non parlons plutôt de complémentaires, constructives, questionnantes. Ouverture de portes imaginaires, de chemins inconnus, de sinuosités impalpées, de qualités cachées profondément qui ne demandent qu'à être expulsées.
Parfois une hirondelle annonce le printemps, le temps de l'amour, le temps des fleurs des folles chevauchées, des espérances espérées, des caresses qui claquent, des baisers qui fouettent, des vagues qui se cognent contre le roc pour leur faire l'amour.
Parfois une hirondelle passe dans le ciel brillant et le coquelicot sauvage ouvre sa corolle. Alors Manet peint, Géricault sculpte Camille aime et s'emporte dans l'élan amoureux.
Parfois une hirondelle migre sous des cieux plus cléments. La tempête amoncelle les nuages et vent déchirent les robes.