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d'une danse rebelle et passionnée
25 juin 2012

Témoignages : la parole et le crayon des autres

Car les doutes nous assaillent, oh ! Oui. Ils nous assiègent. Nous qui devrions être comme le séculaire chêne rouvre, enracinés et plein de la force des âges. Puissant de la masse d’un corps qui irrigue dans d’innombrables branches un savoir acquis patiemment (hum !). Nous qui devrions être… et bien nous ressemblons plutôt parfois à un frêle arbrisseau foulé au pied par la masse des piétons aveugles, écrasés, ignorés. Ou pire arraché sans vergogne pour construire quelque parking hideux. Parfois donc ces mots qui si souvent peuvent vous blesser à mort, vous recouvre d’un baume subtil et apaisant, vous rassurent, vous accompagnent et vous disent combien cet art et les autres, est si important, si fragile. Il tient de nous, il tient de ce corps vacillant et vigoureux, il tient de notre groupe, de notre cohésion, de nos ententes et contraires. Alors continuons dansons, dansez, vivons, vivez, vivent la, les danses d’ici et d’ailleurs, d’aujourd’hui et de nulle part, de partout d’encore plus loin, d’hier et de demain. Et cessez les hostilités.

Vœux pieux ?

 

 

 

 

Bonjour,
 
D'autres vont l'ont dit, sans doute, avant moi. Mais, permettez-moi de vous exprimer ma gratitude, allant, un rien plus loin que les claquements de mains qui conclurent l'expérience.
 
C'est admirable, c'est bouleversant. C'est le combat avec l'ange. C'est chez Bourdelle ; mais c'est aussi Rodin, et tout particulièrement, par moments, le désespoir de Camille Claudel. C'est la tendresse et la violence du lien érotique entre le sculpteur ou le peintre, son modèle et la matière mise en forme qui le représente. C'est, bien entendu, le travail du chorégraphe, pour qui le modèle et ce qu'il en représente sont seule et même matière, même corps. Et, du coup, l'on entrevoit comme cela s'ancre, loin, tôt dans la psyché de tout un chacun, dans ce corps premier, nous enveloppant, nous portant, avec lequel nous partageâmes, un temps, la même peau. Drame, condition humaine, à s'en détacher. Et tragédie, que de ne pouvoir le faire.
 
Proximités des peaux, des parties de corps. Surgissement d'une articulation, poignet, épaule, nuque. Orteils  qui agrippent l'air.  Silhouette d'un muscle glissant sur un autre. Brillance de la lumière sur un flanc en sueur....
 
Que faire de tant de joyaux, ayant nourri, l'espace d'un instant, le temps de nos regards ?
 
Merci encore.
  M.C.

 

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Une merveille : « et bien  voilà cette fois la danse la plus bouleversante (et habitée) que j’ai vue de vous, que dis-je vu … reçu traversée et ressenti ou pris dans la masse ou le poing. De la lutte des corps (toujours ces vilains mots de sot…). Quelle belle fortune vous recouvre en tous cas. Cette veine vous fait vous tordre les doigts et toucher la grâce si doucement, semble-t-il. J’en suis encore tremblant ? Quelle belle leçon de vivre et de créer ! Benjamin je suis très très fier de vous comme un marmot. »

 P.S.

Article paru dans l’Humanité du 12 juin 2012

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12 JUIN 12

Quotidien Paris OJD : 48118

Page 2/3

L'an passé, Claude Brumachon et Benjamin Lamarche, codirecteurs du Centre Chorégraphique National de Nantes, proposaient, au musée des Beaux-Arts de la ville, Opulences Tragiques, une déambulation dansée parmi des œuvres de l'exposition « le Théâtre des passions 1697-1759, Cléopâtre, Médée, Iphigéme » Ces jours-ci, au musée Bourdelle(I), les deux compères présentent Écorchés vifs, entre autres, une flânerie chorégraphique de 2003 enfin remise sur le métier (2)

Deux femmes et sept hommes (buste nu pour tous), dont Brumachon (qui a fait les Beaux-Arts) et Lamarche (admirable interprète au quant- à-soi étrange, tendu comme un rapace avant l'envol), investissent de tout leur corps le musée à l'heure où le soleil se couche Dans l'une des allées centrales, les neuf danseurs, êtres de chair et d'os, voisinent avec les figures en plâtre ou en bronze de Bourdelle La torsion des dos, des cous, les mains crispées sur le vide, font écho au beau travail des muscles taillés à même la pierre par le sculpteur Sur des musiques liturgiques du XIV" siècle, on passe devant le fameux Héraklès archer, tout entier voué à l'effort de viser de loin un point aveugle Puis, les interprètes, d'abord en duo de gestes à l'unisson, nous invitent à les suivre au milieu des œuvres avec des arrêts judicieux devant certaines, par exemple le Centaure, qui est monumental Ce produit d'une hybridation scandaleuse semble étrangement une énigme en mouvement dans le couple formé par un homme et une femme qui s'agitent devant ses sabots

L'ODEURDUBOISFROTTE

Dans l'atelier de l'artiste, sous l'œil d'une danseuse immobile, l'odeur du bois frotté d'huile enivre, ainsi que la vision des bustes de femmes tailles à l'identique dans des matériaux divers Ailleurs, ils sont deux danseurs à s'affronter sur un tour, ce socle en bois d'ordinaire voué aux modèles L’ensemble est réglé à la perfection, avec un beau souci de toujours attaquer la pierre par le geste

Nous aussi, nous devons frôler des sculptures soucieuses, une vieille bacchante aux seins tombants, un homme plein d'effroi On dirait, du coup, qu'à ces statues du maître, il ne manque que la parole

MURIEL STEINMETZ

(1) Musée Bourdelle, 18, rue Antome-Bourdelle, 75015 Pans. Renseignements, réservations 0149547373

(2) Avec Steven Chotard, Lise Fassier, Elisabetta Gareri Julien Grosvalet, Martin Mauriès, Julien Massard, Olabayo Julius Ogunrinola Autre flânerie dansée, Opulences tragiques, présentée du 12

au 16 juin, à 21 heures.

--- --- --- --- --et quelques dessins pris sur le vif par Sylvie Lobato qui n'illustre pas, mais appuient, révèlent, relèvent,  accentuent et soulignent, puis s'évadent dans la libre interprétation

merci Sylvie Lobato;

Bourdelle_6

 

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