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d'une danse rebelle et passionnée
11 juin 2012

Ecorchés Vifs à vif !

beau moments partagés :

Entre danse et sculpture : déambulations au musée Bourdelle



Isadora Duncan en aurait rêvé, sculpture vivante de Bourdelle qu'il décline en une multitude de variations comme pour en capter la permanence. Muse et prêtresse bachique, figure matricielle de l'oeuvre elle ressuscite par la magie de Claude Brumachon qui avec 7 danseurs du Centre chorégraphique de Nantes qu'il dirige, nous entrainent dans le manège de la mémoire et des corps pour deux séries de soirées exceptionnelles. Une alchimie mnésique fidèle à ce dialogue entre chair et pierre, à cette transe haletante, ces gestes saccadés qui deviennent formes cursives pour le maitre. De la danse d'Isadora ponctuée de césures et de syncopes il n'en retiendra que les gestes heurtés et les stridences. Les violences de l'archaïsme antique en ce qu'il a d'universel. Claude Brumachon et Benjamin Lamarche dans des mouvements énergiques et tourmentés, lyriques et passionnés célèbrent ce culte dionysiaque et ce conflit toujours actuel qui étreint l'homme comme l'artiste, la lutte entre Eros et Thanatos. En revenant sur le lieu de création avec "Ecorchés vifs" c'est le présent qui sculpte l'histoire en un espace d'une puissance extrême. Le temps est comme arrêté dans son vol, suspendu et nous voyons sous nos yeux se dérouler la quête même du geste créateur, la terre à vif, l'ardeur de la lutte, le coeur qui bat, l'Archer triomphant. C'est aussi la jouissance, la sensualité, la pureté des courbes, les pleins et les déliés, les arabesques, l'ivresse. Danse, musique, sculpture, peinture, à l'unisson dans des séquences chorégraphiées sur des musiques liturgiques du XIVè siècle, de Beethoven ou d'Esther Lamandier. Dès lors "l'oeuvre échappe à son maitre comme éprise d'une liberté inconditionnelle".
Avec "Opulences Tragiques", l'autre flânerie dansée créée en 2011 dans le cadre de l'exposition "le Théâtre des passions, 1697-1759, Cléopâtre, Médée, Iphigénie..." au musée des Beaux-Arts il s'agit de traiter directement la tragédie par le truchement du geste. Aller à la rencontre de ces héroïnes, de l'orgueil, de la démesure, de la fatalité en un mouvement d'essence allégorique. Déchirement des corps et des matières, rapidité du geste, absence de scenario si ce n'est la part belle au féminin et à ses excès, duos fratricides, sacrifices, ce moment particulier de la peinture (1697-1759) atteint finalement à l'extase. "Car tout n'est qu'extase". Pour le musée Bourdelle une mise en abyme spécifique et unique a été imaginée comme à chacun des projets. 
"Si entre danse et sculpture, il y a l'extrême opposé, entre danseur et sculpteur, il y a l'extrême rapproché".
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