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d'une danse rebelle et passionnée
18 mai 2012

Le Caire - suite et fin

 

 

30 avril, lundi

Continuons donc notre attente, car c’est d’une longue attente qu’il s’agit. Avec cette circulation, ou plutôt cette constipation chronique et totale du trafic, il est quasiment impossible de faire quoi que ce soit avant le stage. Il fait chaud et l’endroit n’est pas le plus agréable de la ville. Trop de voitures qui ignorent et méprisent l’état de piéton, pas un endroit vert ou accueillant.

Aujourd’hui je passe à autre chose. Les trois premiers jours ayant été consacrés à travailler un bout du premier voyage de Folie. Apprendre le groupe, sentir le rythme d’un souffle profond qui compose un départ, un chant sourd et lent.

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Aujourd’hui donc dans la diagonale, à deux ils repoussent dans l’espace par les mains. D’abord timide mains contre mains, on se hasarde aux mains contre le corps, de face puis de dos et dans toutes les positions imaginables (toute ? disons pour le moment quelques unes). Matérialisation de l’espace matière, épaisseur de l’air, sensibilité du toucher, du repousser, du contre l’autre. Le tout dans une prise en compte de l’espace et de l’autre qui l’habite. On se doute qu’il y arrive quelques carambolages. Le tout sur une musique de Steve Reich. Ça plait beaucoup et ça nous prend pas mal de temps, ce qui veut dire sans doute que l’expérience fait entrer le geste et la conscience. Ensuite de quoi j’entreprends de leur apprendre Furtifs. Ce qui fonctionne parfaitement. Je veux dire au niveau de l’atelier parce qu'il ne vaut mieux pas trop être regardant dans un premier temps. IL faut bien un commencement, un premier geste, un premier regard avant d’entreprendre le deuxième. Mais on danse, on se suit, on s’écoute et même on arrive à un début de chorégraphie qui se montre. Pâle encore, mais naissante.

Enfin ! Deux mondes se confrontent, se font face, se comprennent un peu, un peu plus, juste le début d’une dialogue amorcée qu’il faudra ensemencer, continuer, peaufiner et encourager.

 IMG_3907  Brisons les grilles, détruisons les murs, et ne gardons que la poésie des lieux et des relations.

 

Le dernier soir, Lise, Elisabetta, Julien, Denis et Erwann nous on rejoint pour un court, court séjour dans la capital pharaonique et nous dansons une soirée duo composée de neuf duos. Belle soirée, composite et diversifiée qui s’étire de 1992 à la dernière création 2012. Le public est composé de beaucoup d’égyptiens heureusement, et la claque est plus que chaleureuse. On comprend alors le pourquoi de cette barre, de cette déchirure, de ce mouvement si particulier, si spécifique. On met le sens sur le sens, le sens sur le son du souffle qui s’expulse, le sentiment qui s’offre. On admet la nécessité de l’animalité qui parle de l’humanité à travers son geste.

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Sans création, sans spectacle, sans représentations et sans public donc, la danse est vaine. Inerte. Invisible.

 

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