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d'une danse rebelle et passionnée
10 avril 2011

Deux semaines chargées

Deux semaines chargées qui expliquent ce retard à donner des nouvelles. Deux semaines placées sous le signe de la scène ; un peu bringuebalés entre les pièces qui demandent à chaque fois une nouvelle introspection, un autre chemin, un imaginaire multiple et complexe. Tout s'imbrique et se mêle, s'entremêle et s'illumine.

Graslin. Opéra de Nantes

Image.
                                                                                                                     quelques années plus tard (par rapport à la photo).
Nous jouons une fois le Prince de Verre, séance de 10 heures du matin — ah! les réveils difficiles pour se lancer sur scène dès potron-minet — et puis c'est l'annulation. Tristesse, frustration, grisaille du moral qu'il ne faut pas laisser gagner.
Trouver la lumière et l'idée pour enchaîner, s'enchaîner à l'idéal du rêve qui nous mène et vous emmène.
  Nous nous retrouvons à répéter le programme des Duos que nous devons présenter le surlendemain. Il faut penser à remplacer Vincent dans les duos qu'il danse; mais comment remplacer quelqu'un ? Rien que le mot porte en lui quelque chose d'ignoble. On se dit que chacun est unique mais nul n'est irremplaçable. Cela console, consolide, rafistole, mais cela ne guérit rien. Ni ne justifie l'idée de l'accident qui toujours nous guette. L'épée de Damoclès du danseur.
  Martin se fond dans les Indomptés en quelques heures et se balance sur scène comme on se jette à l'eau. Steven fait de même pour Furtifs et Fabienne qui vient de terminer la série de Témoin à Bel Ebat danse les philosophes avec Claude.
  Deux soirées démentes. Une machine à remonter le temps dans la danse, dans nos pièces, dans ce passé qui nous fait être ce que nous sommes et ce que nous avons été. Dans ces pièces présentées au présent avec tant de pertinence et qui pourtant ont 20, 18, 15, 7, 2 ans, un an. Texane ouvre le bal avec ses 22 ans. Je danse toujours, combien de Texane sont-elles passées dans mes bras ? 
TEXANE_1  Roxana Del Castillo dans Texane.
                         Ne croyez pas que je fasse là une remarque orgueilleuse. Je me demande simplement combien de danseurs s'arrêtent en route, au premier écueil ? Aux premier signe de l'âge ? combein de danseurs sont forcé à l'arrêt par une situation économico-artistique désatreuse ? Combien sont-ils, sont-elles à passer quelques années ? Comment cette société fait-elle pour broyer tant d'espoir, tant de désir sincère qui se transforment en déception amère ? Quelle est cette essence qui nous pousse quelque part, dans une direction que nous ne connaissons qu'à peine en partant et pour laquelle nous sommes encore debout trente ans plus tard ? Autant de questions dont les réponses végètent en nous. Tant de discussions et de paroles qu'il reste à échanger.
                                                                                                     FOLIE_1Véronique et Benjamin dans Folie (1989)

                        Vingt ans de duos et combien d'interprètes sublimes ? Combien de public ? Combien de vie ? Le temps ne passe pas, le temps ne bouge pas. Le temps est. Dans la salle Véronique et Roxana. Véronique quinze ans de compagnonnage, Roxana pas loin de vingt ans. Et toujours la même ferveur dans le regard, la même connivence. Et, comme pour appuyer cette notion d'un temps intemporel, la force et l'intensité de Julien, de Steven, de Fabienne et Valérie, de Martin, Elisabetta et Sabrina viennent incendier les regards.
Ô Temps ! Suspends ton vol ! C’est le voeu du poète, mais qui se détruit par la contradiction, si l’on demande : Combien de temps le Temps va-t-il suspendre son vol ?
Alain

Le temps ne suspend jamais sa course ou son fil ou son vol, son chemin. Rien n'y fait. Nous continuons dès le lendemain.

Il n'y a guère de temps entre la dernière des duos et la représentation du Festin, d'une part, les représentations de "Histoire d'Argan le Visionnaire" au Pavillon Noir à Aix d'autre part.

IMG_0456 Un camion dans pour Saint Barthélémy d'Anjou et son Festin. Un camion pour Aix en Provence.

Le dimanche nous jette dans un Festin dont il faut réorganiser les couples d'une part parce que Vincent n'est pas rétabli et d'autre part parce que Valérie et Fabienne reprennent un rôle. Première.

Est-ce que l'habitude est un mot qui figure au dictionnaire du danseur ? Pas certain.

                  Lieux, spectacles, accueil, espaces, mondes virtuels et réels se succèdent. Créant le décors d'une vie trépidante mise au service du rêve et de la création.

IMG_0458

 

IMG_0460

Ici la table et disposée en carré et nous ne serons que 17 pour danser et nous offrir en pitance à un public médusé. Représentation forte de sa fragilité. Fragile parce que première pour certains, retour après un long temps d'arrêt ou continuation et changements de pièce pour d'autres. L'accueil du théâtre et de son équipe est parfait.

Mais comme c'est court une seule représentation de cette pièce. On reste sur ça faim. (Excusez le jeu de mots facile, il est inévitable.)

Dans la nuit étoilée après un repas plus nourrissant —mais plus terrestre— offert par la THV, nous rentrons à Nantes.

L'avion pour Aix décolle à midi demain.

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