de Bretagne au Périgord

Moteur ! On tourne. Le minibus s'arrête un instant au Centre Chorégraphique, charge, recharge ou décharge—c'est selon— et reprend la route. Côté techniciens, on répète le même scénario avec fourgonnette à la place de minibus et le tour est joué. Joué ? Non, il reste à rouler, à trouver le lieu de représentation parfois égaré dans la ruralité profonde comme à Saint Méard de Gurçon vous connaissez ?

ou —plus urbain— en Bretagne à Saint Nicolas de Redon. Comprenez côté Loire Atlantique de la Vilaine.

L'aspect fascinant de ces incursions dans une réaltié que nous ne fréquentons pas souvent, c'est l'attirance, la prégnance, l'interêt du public.

A Redon, je danse Icare. La salle est pleine, silencieuse, totalement hypnotisée. De chaque côté du plateau un technicien qui a massé le rideau à son ouverture, ne peut plus s'échapper. Ils n'en semblent pas géné. Bien au contraire. Icare a ce pouvoir d'emporter ailleurs, de faire frémir, de faire voler, de rapporter à soi ce que l'interprète offre. Chacun, tous, s'évanouit et se fond dans ce que la danse propulse, réveille.

Il se suit un débat avec un public averti. Là encore on s'aperçoit que le public suit les créateurs qu'il apprécie. Je suis impressionné par la puissance de ce qui se reçoit, en face, pendant ces quarante cinq minutes de danse.

Et puis Albert, le DAC du Pays de Redon, nous fait ce cadeau rare, d'une visite guidée et nocturne —il est une heure du matin— du futur et prochain théâtre du Pays de Redon. Le Canal.

Génial ! Moment privilégié qui voit là, devant nous, la naissance du plateau, des loges, des bureaux, des toilettes. Une autre forme de poésie que j'aime.

  Denis, Valérie et Fabienne les yeux écarquillés.

Après un court w.e. à Nantes, nous y travaillons sur le projet amateur du Festin (j'y reviendrais plus tard sur ce blog),  nous reprenons la route. Cela devient un leitmotiv. Pas d'inquiétude, le plaisir et son acolyte le désir sont là. Si ! une petite inquiétude tout de même pour Vincent, sa toute future fille pousse à la porte et s'annonce d'un moment à l'autre.

Ici, Saint Méard de Gurçon, vous avez dit rural ? Entre les vignes et l'église romane, un centre culturel clinquant. Petite scène, trop petite. Aussi le plateau descend s'installer dans la salle même, partageant ainsi l'espace avec le public. Nous dansons les Duos. et juste après la représentation les jeunes de l'atelier de Danse de Vélines s'élancent eux aussi sur la "scène" pour leur présentation. Vous avez dit partage ?

Ainsi se propagent les idées, les sensations, les pensées chorégraphiques et autres. Les publics et les espaces se suivent.

Saint Méart de Gurçon (24)