L'Espagne, une première.
C’est la première tournée de la compagnie en Espagne. Un temps court, mais intense, tant dans le rapport à un public interdit (à prendre dans le sens de stupéfié, évidemment) que dans la découverte de lieux, de personnes, de théâtres nouveaux. Tourner : on ne s'en lasse jamais.
Jeudi 28 octobre ; une répétition publique des duos au grand auditorium de la Diputacion de Malaga, pour une centaine de personnes interloquées, interpellées, émoustillées, séduites et conquises.
Le lendemain après une matinée au soleil, le Nerja Danza s’éveille à treize heures sur le balcon de l’Europe. La danse se livre sur la place. Le soir venu nous dansons au Centre Culturel six duos — Le Piédestal de Vierges, Les Philosophes, Les Paranoïaques, les Étreintes Brisées, les Deux Amis et Les Indomptés. Le centre culturel de la ville est un théâtre mignon, la salle tout en frise de bois clair, la scène aux dimensions réduites convient tout à fait aux duos. L’accueil est parfait. Et nous dansons avec plaisirs — énergie enfin lâchée après l’attente et les voyages — dans une qualité extrême. Un public mélangés, néophytes et danseurs se côtoient.
< http://www.laopiniondemalaga.es/axarquia/2010/10/26/festival-nerja-danza-2010-mostrara-espectaculos/376571.html>
La représentation à peine terminée nous partons pour Séville, trois heures de route, de nuit après avoir laissé sur place Jorge qui nous a accueilli si bien, Fabienne qui dansait les Etreintes Brisées pour la première fois et Denis puisque nous dansons ne lumière du jour demain. Séparation bizarre, après la scène.
Arrivée à 2 heures du matin, la nuit est courte puisqu’à midi nous dansons au Centro Andaluz de Arte Contemporaneo pour l’ouverture du festival, Mes de Danza.
Là dans ce lieu patrimonial superbe, le Monasterio de la Cartuja est exceptionnel. Nous y dansons cinq duos dans cinq espaces différents. Le Piédestal des Vierges, les Deux Amis, le Minotaure, les Philosophes et les Paranos.
Déambulation d’un public surpris par la tension des corps. La fusion intense des mouvements et des peaux renforcée par la proximité accentue la surprise. Une sensation de découverte se dégage de cette rencontre, les mots qui se disent sont autant des remerciements qui se teintent d’émotion, d’un frisson, parfois d’une sensation étrange de dérangement, de la gène peut-être ! Ici comme à Nerja, comme avec les élèves du conservatoire on ressent une interrogation profonde face à une énergie inconnue et pourtant si proche de soi. Serait-ce un besoin de vivre ?
À l’intérieur de ces murs, la sensation d’avoir été là de longue date ; alors que nous découvrons le dallage, les murs blancs, les plafonds façonnés dans de lourds madriers en bois sombres, en même temps que nous dansons. un repas partagé avec l'équipe technique et Maria, quelques heures dans les rues d’une ville qui en demande des centaines, un spectacle dans l'inconcevable Artillerie transformée et nous repartons pour Nantes.
Mercredi nous dansons à laval le Prince de Verre; la route est courte entre l'Andalousie et les Pays de Loire, l'histoire est longue. Ou bien est-ce l'inverse ?
:
Nerja Danza, ou article de presse