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d'une danse rebelle et passionnée
19 septembre 2010

Historique

Le Témoin a été créé le 8 novembre 2002 au CCN de Nantes avec six danseurs tchèques : Alena Dittrichovà, Nikola Kruikov, Tereza Lenerova, Alzbeta Majora, Radomir Trafny, Lenka Vagnerovà et les danseurs du CCN de Nantes : Vincent Blanc, Roxana Del Castillo, Lise Fassier, Elisabetta Gareri, Julien Grosvalet, José Olavarria, Véronique Redoux ainsi que Claude et moi (Benjamin). Bien ! Mais une fois dit cela rien ne transpire de ce qui transpira en amont de ce jour ; les corps et les esprits.

 

Une première revêt toujours un caractère spécifique. Jour unique, attendu, lointain, inaccessible au premier abord. Jour de délivrance aussi, consécration de ces heures passées à l’élaboration de la création. Celle-ci, le Témoin, commence plus d’un an avant par une demande de Marie Kinsky,  porteuse d’un projet à Prague avec le SE.S.TA ; www.se-s-ta.cz.  Nous partons Claude et moi donner un premier stage dans la capitale Tchèque où nous ne tardons pas à revenir dans l’idée de développer un travail avec des danseurs sur place.

 

L’idée d’une création dans le cadre de Bohémia-Magica se développe tout au long de l’année. Nous allons donc plusieurs fois à Prague pour y rencontrer les protagonistes de ce dessein nouveau, les initiateurs et les coordinateurs. Le plus important, évidemment, réside dans la rencontre avec les danseurs et la recherche du lieu. Une coopération comme celle qui s’engage alors appelle des danseurs intéressés par une création, elle appelle la liberté de danser entre nous, elle demande le désir et la volonté liés ensemble pour la danse.

Et puis il y a la visite de lieux susceptibles d’accueillir un projet tel que celui que Claude commence à élaborer :

Un spectacle démantelé. Une mise en pièce de la mise en scène qui s’éclaterait sur les murs d’une usine désaffectée ou d’un grand hangar abandonné. Un spectacle qui se créerait par l’errance du public. Cette déambulation sera et fera la chorégraphie au fil de ses escales successives.

L’idée est là, les danseurs sont partants avec soif de participation. Les corps parlent déjà. Ce sera un projet qui mêlera les danseurs du CCN et les danseurs tchèques.

« La mixité d’un projet est importante pour avoir une réflexion constructive sur le corps et son environnement. Le corps social, le corps mémoire, le corps comme unique véhicule de la compréhension des danseurs entre eux. Une mixité qui appelle la connivence directe sans le masque du mot. Il s’agit plus d’une rencontre de corps à corps, une rencontre entre deux peuples, une interrogation. »

Avec les rues de Prague piétinées et arpentées, la multitude des atlantes et des cariatides qui surveillent, épient et se souviennent des passants et des passages, des évènements graves comme des évènements anodins, le titre de la pièce s’impose soudain, « Le Témoin ». Nos errances dans les rues de la capitale prennent la forme d’une création.

 

le_T_moin_3

 

Quatre danseurs tchèques viennent au CCN à Nantes pendant le mois d’août (nous sommes en 2002) pour le Labo ; trois semaines d’atelier, de composition et de cours entre danseurs Burkinabès, Camerounais, Nigérians, Argentins, Tchèques, Chiliens et Français. Puis c’est le dernier aller et retour à Prague.

Prague qui avec les élucubrations de la Vltava se retrouve sous les eaux. De fait le projet fait un virage à 180 °. Il n’y a plus de lieu opérationnel à Prague qui est exsangue et c’est à Nantes d’accueillir les répétitions et la première.

Le retour à Prague s’effectue à l’automne 2003 dans le cadre du festival Four Days in Motion.

le_T_moin_1


A Nantes le lieu est tout trouvé, ce sera le studio Jacques Garnier, le lieu de travail du CCN. A l’intérieur de l’ancienne chapelle tout est chamboulé, l’espace est repensé, transformé, agrandi par ici, ouvert là où il était fermé et vice-versa. Pour le public le ciel a basculé. La danse s’approche à la toucher, la danse lui fonce dessus puis se retire dans les recoins où il faut aller la chercher. Elle se cache en l’air, se tapit puis explose, comme autant de recoin de l’âme pensante de Kafka. Car c’est à Kafka que nous pensons et c’est à lui, cette figure tourmentée et intensément visionnaire de nos vies tracées, que Claude Brumachon dédie cette œuvre déstabilisée.

(Notez : nous reprenons le Témoin cette saison au CCN du 16 au 20 mars 2011 et à la Ferme de Bel Ébat, à Guyancourt le 25 mars 2011)

 

 

En octobre 2003 c’est à nouveau dix jours à Prague pour remonter la pièce qui n’a pas été jouée ici encore. Radek est parti et il est remplacé par Radomyl.

 

Enfin pour terminer l’historique en 2005 nous reprenons la pièce, mais des Tchèques, seule Lenka répond présente et nous reprenons alors les rôles voilà la distribution : Marc Barret, Vincent, Claude, Roxana, Lise, Elisabetta, Julien, Benjamin, Africa Manso Asensio, Julien Massard, Damiano Bigi; Jun Hee Park, Gaël Rougegrez et Lenka.

. Jouons à Nantes et au festival de Bolzano.

 

L’année dernière lorsque nous rencontrons Willy Landin, directeur du CETC, Claude pense immédiatement à l’engagement du Témoin. Engagement politique, philosophie, idéologique. Une position qui étrangement fait écho à la nécessite de la danse ici. De par l’histoire du pays.

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