Buenos-Aires, premiers pas.
Le théatre Colón, Buenos-Aires.
Le bâtiment domine l'avenue du 9 de Julio. Énorme, comme le Palais Garnier, édifice de la culture qui impose. Qui s'impose ? Nous sommes en dessous, dans le sous-sol, le lieu des expérimentations. Caché du soleil et de la pluie, caché de la masse innombrable des passants, préparant, auditionnant, extirpant de nos corps matières, la substance danse. Le magma qui se fait mouvement, la puissance qui émerge du sol et nous traverse, nous lève, nous soulève.
La passion s'éveille, le fluide passe. Quelles dimensions portent-ils tous en eux, des troisièmes, des quatrièmes dimensions endormies depuis si longtemps et qui ne demandent qu'à s'expulser.
"
Classe" :
qu'est-ce que ce mot a à voir avec la découverte chaque jour de l'ensemble des
couleurs que nos membres sont capables d'extraire et de transformer en
mouvements. "Cours" : cela remet toujours à l'ordre du jour le fait qu'il
devrait y avoir un élève, un étudiant, et un professeur. Mais dans ce sous-sol
du Colón, il n'y a que des danseurs, des artistes qui partagent un savoir.
Certain qui font passer le leur vers d'autres qui le laisse les traverser.
Tentons de
démolir les barrières, les frontières pour laisser passer la danser,
évoquer la liberté.
Après, lorsque
le stage est fini, lorsque tout le monde a puisé au fond de lui la force, à
laisser pulser la déchirure et la tendresse, l'envol et l'enracinement,
seulement alors nous commencerons à travailler la pièce. Le Témoin.
Demain matin arrivent les danseurs de Nantes, qui rejoindront les onze danseurs argentins pour recréer le Témoin.