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d'une danse rebelle et passionnée
23 mars 2010

quelques mots de la suite des évènements

25359_1398679811908_1379654789_1085925_5864694_nChaillot : arrivée sur le plateau  salle Gémier pour y créer —enfin— le Prince de Verre marque une nouvelle étape. La dernière.

Les décors, les costumes qui arrivent au compte-goutte, la musique, les musiques qui se définissent, l’espace surtout qui nous happe. La ligne droite cette fois-ci. Plus de coupure d’ici le 10 mars, jour de la première.

La semaine passe comme du miel, les décors, les costumes tout semble se concerter pour n’apporter presque aucun problème. Même s’il faut prendre des décisions importantes, notamment en matière de costumes. C’est la création.

Hélas ! il faut en rabattre et la roue du carrosse se casse. Je ne sais pas si l’image parle en elle même. Le jour de la générale, Loïg se fait un peu mal juste à la fin du cour. Une petite douleur dans le haut de la cuisse, derrière. Il entend un léger clac. Et insidieusement, imperceptiblement je sais qu’il s’agit là de quelque chose de grave. Et ça l’est.

Comment réagir, que dire que faire ? il est impossible de penser même à l’annulation. Claude saute dans un costume noir que les ateliers de Chaillot nous prêtent et de mémoire assume la générale heureusement sans public.

La pièce vrille, évidemment, cet individu avec un costume qui s’invite dans l’univers fantasque et coloré fait basculer l’imagerie dans un surréalisme qui n’est pas sans nous déplaire. Mais c’est rapide, trop rapide et cela demande des aménagements. D’autres changement, la première est trop proche et elle trinque un peu (doux euphémisme qui minimise l’impact). Chaque jour jusqu’au samedi apporte son lot de décisions, disparition de costumes.

Il faut raccourcir la pièce aux emmanchures, lui donner les quelques heures dont elle a besoin pour se lover dans le décor et surtout dans les corps. Le public le sent bien qui chaque jour ajoute un rappel. Samedi nous sommes enfin au bout du tunnel. Allégement chorégraphique et retouche du rythme finissent par donner à la pièce sont éclat final et juste. Mais n’est-il pas trop tard ?

Certainement ! le public de la Première ne sera pas rattrapé. C’est ainsi que le spectacle vivant marque sa trace, la fragilité de l’instant et l’importance de chaque chose prend ici toute sa force.

Maintenant il faut donner et redonner. Se donner surtout au public, aux publics. Les enfants arrivent par fournées, les réactions fusent dans la salle. Nous retrouvons les élèves de l’IUP avec lesquels nous avions travaillés. Il y a un tel bonheur dans les yeux, dans les corps. Le transfert s’est fait. L’une d’elles nous demande si le Prince de Verre  pourrait être un enfant handicapé. Bien sûr que la différence de ce petit individu de verre sa vulnérabilité et sa beauté donne à penser au handicap, à la couleur de la peau, à celui qui pense différemment, à celui qui se pose autrement parmi les autres. À celui qui s’éprend de la liberté qu’on lui cache.

Patricia parle d’empathie kinésique. C’est exactement le terme. Un professeur confesse combien l’au-delà des mots est sensible dans cette énergie de l’émerveillement.

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